Anthony Vallée, conciliateur entre chien et homme
Anthony Vallée s’est pris de passion pour le meilleur ami de l’homme, au point d’en faire sa profession. Il aide aujourd’hui les maîtres à mieux vivre avec leur compagnon.
Àgauche, Anthony Vallée emmène parfois Lilo, l’un de ses sept chiens, lors de ses séances. À droite, il observe chien et maître pour mieu comprendre leur relation avant de leur enseigner le commandement à distance, l’une des difficultés dans l’éducation du chien.
Source : Ouest-France
Renaud TOUSSAINT,
Publié le 26/08/2014
Voir l’articles : www.ouest-france.fr
« Il a eu le temps d’aller au jardin se détendre ? » Avant de débuter la séance, Anthony Vallée prend des nouvelles de son élève du jour, Stitch, un berger australien de 3 ans. Voilà un mois et demi que l’éducateur canin suit le chien et accompagne sa maîtresse, Julie Giraudeau.
Son rôle : apprendre au chien les règles de vie et au propriétaire à le gérer. Et, parfois, intervenir avant qu’il ne soit trop tard. « Certains propriétaires viennent me voir car ils sont dominés par leur chien et sont prêts à s’en séparer. »
Au menu de la séance du jour, revue des commandes sur la place Belle-Croix. Assis, debout, au pied, pas bouger, stop. Et à chaque fois, une récompense. « C’est nécessaire car le chien ne doit pas obéir sous la contrainte. Puis les récompenses vont peu à peu disparaître. »
Un métier par passion
Son métier, Anthony Vallée l’a découvert à 17 ans, au détour d’une passion pour un labrador. « J’ai fait d’innombrables bêtises avec lui, se souvient-il, un brin nostalgique. C’était un chien à ne pas prendre car il n’était pas assez stimulé. Quand je suis allé le chercher, il se cachait. » Alors Anthony Vallée a bouquiné et mis en application ses lectures pour prendre en main son compagnon. « Ça marchait, alors ça me donnait envie d’aller plus loin », jusqu’à atteindre deux finales de championnat de France d’agility et le pousser à passer le diplôme d’État.
De ses années à côtoyer les chiens, Anthony Vallée en a tiré des leçons, qu’il tente d’appliquer au quotidien. « Chaque individu, homme ou chien, a son propre caractère », explique l’éducateur en insistant sur l’adaptation, son maître mot. S’adapter au chien, mais aussi à son maître. « Certains propriétaires ne se remettent pas du tout en question. Pour eux, c’est la faute du chien. Mais bien souvent, ils ont autant à apprendre que leur animal. »
« Allez lâchez-le, on va le faire travailler au pied sans laisse. » Et quelques nouveaux conseils, pour une maîtresse et son chien qui n’en auront bientôt plus besoin.
L'apprentissage par le jeu
Mais la pluie normande s’en mêle. Un problème ? L’éducateur y voit plutôt l’occasion d’un autre exercice… Dans un café. « Le chien moderne est amené à suivre son maître au restaurant ou en vacances, explique Anthony Vallée. On lui apprend donc à rester calme car s’il est ingérable, ça peut gâcher l’instant. » « Je me suis retrouvée un jour sur une plage à courir derrière mon chien précédent, confirme, sourire aux lèvres, Julie Giraudeau. Je voulais un chien hypersociable, que je puisse emmener partout. »
La pluie cesse, direction le parc du château de la Fresnaye. Là, il dicte les exercices et observe, de loin, la relation maître-chien. « Là c’est parfait, elle l’a bien repris en main », commente-t-il. Et peu à peu, l’exercice devient jeu. Stitch court, cherche sa maîtresse cachée derrière un arbre, la trouve et reçoit une caresse. « Ça me fait plaisir de voir un chien heureux comme ça, confie l’éducateur. Quand je vois la complicité entre Stitch et sa maîtresse, je me dis que j’ai réussi. »